Bien qu’officiellement levé le 19 juillet conformément aux engagements pris par le Président Recep Tayyip Erdogan au lendemain de sa réélection à la tête de la Turquie, l’opposition continue à dénoncer son maintien dans les faits. « Ne croyez pas à ce mensonge annonçant que l’état d’urgence a été levé et que la situation est revenue à la normale. La Turquie reste placée sous état d’urgence permanent », s’est ainsi inquiété hier l’avocat aujourd’hui porte-parole du Parti républicain du peuple (CHP), Bülent Tezcan, à l’occasion d’une conférence de presse organisée en marge de la réunion du Conseil exécutif central de son parti. A l’origine de ces propos, le projet de loi anti-terroriste contenant plusieurs dispositions inspirées de l’état d’urgence, parmi lesquelles apparaissait, selon une première version du texte consultée par l’AFP dès le 19 juillet, la possibilité pour les autorités de continuer de limoger les fonctionnaires liés à des ‘groupes terroristes’ pendant encore trois ans, ou la celle donnée aux gouverneurs des provinces de restreindre les déplacements de certains individus ou interdire l’accès à certaines zones, et de leur donner, ainsi, selon Bülent Tezcan, «toute autorité pour mettre les villes sous scellés».
Photo: Bülent Tezcan / Wikipedia