En grève de la faim depuis le 14 mai pour exiger la libération de tous les «prisonniers politiques» ukrainiens détenus en Russie, le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, serait dans un état de santé «catastrophique» et craindrait que sa fin ne soit «proche», a indiqué mercredi sur Facebook sa cousine Natalia Kaplan, après avoir reçu une lettre de sa part. «La situation n’est pas simplement mauvaise, elle est catastrophique. Oleg m’a transmis une lettre via son avocat. Il ne peut presque plus se lever. Il écrit que la fin est proche et il ne parle pas de sa libération». Selon l’avocat de Sentsov, Dmitri Dinzé, qui lui a rendu visite en prison mardi, le cinéaste aurait perdu 30 kg et aurait vu baisser, après 90 jours de grève de la faim, son rythme cardiaque à 40 pulsations par minute.
En dépit de la demande transmise en juillet à la Russie par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) d’administrer «des soins appropriés» au cinéaste à l’appel à sa libération par de nombreuses personnalités internationales, les autorités pénitentiaires russes ont relevé aujourd’hui ne pas avoir observé de dégradation de l’état de santé du cinéaste condamné à 20 ans de camp pour «terrorisme» et «trafic d’armes» à l’issue d’un procès qualifié de «stalinien» par l’organisation Amnesty International suite à son engagement contre l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014.
A l’issue d’un entretien téléphonique au cours duquel les présidents français et russes se seraient entretenus de la situation du cinéaste, Vladimir Poutine se serait néanmoins engagé à «répondre» aux «propositions» faites à cette occasion Emmanuel Macron, selon l’Elysée. Ceci sans toutefois préciser leur teneur, ajoutant un peu plus au flou d’un dossier dont les seules avancées semblent pour l’heure se cantonner à une bataille de communiqués.
Photo: Oleg Sentsov / Wikipedia