Le lobbying des ports français aura finalement porté auprès du Parlement européens. Alors que, dans la perspective du Brexit, la Commission européenne avait annoncé vouloir revoir le tracé des corridors maritimes bordant le continent, en ne retenant aucun port français dans les échanges trans-manche avec l’Irlande, la commission transports du Parlement européen a rejeté cette hypothèse lors de l’adoption du règlement modifiant le Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe en vue de la sortie du Royaume-Uni de l’Union.
«Alors que la proposition originelle de la Commission européenne prévoyait d’exclure les ports français des corridors de transports éligibles aux financements européens après le Brexit», au profit des ports belges et néerlandais, le Parlement européen, a (ainsi) rectifié le tir», se sont réjouis les membres de la délégation parlementaire française du PPE. Car si l’enjeu était de taille sur le plan politique et géo-stratégique, il l’était tout autant sur le plan économique, seuls les ports retenus dans la nouvelle architecture maritime étant susceptibles de bénéficier de fonds européens pour leur développement. «Ce sont 24 milliards d’euros qui étaient en jeu pour nos acteurs portuaires français sur la période 2014-2020», a à cet effet rappelé le rapporteur pour le Groupe PPE Renaud Muselier. « En excluant les ports français des façades Atlantique et Mer du Nord des nouveaux tracés post-Brexit, la Commission commettait une faute politique et économique au détriment de la connectivité de l’Irlande et de l’économie portuaire européenne dans son ensemble. Désormais, les ports du Havre, de Brest, de Cherbourg, de Saint-Malo, de Dunkerque, et de Nantes pourront pleinement profiter des financements européens afin de développer leurs infrastructures», et, en écho aux craintes initialement exprimées par des élus de gauche parmi lesquels la députée européenne Karima Delli, de courir le risque de « mettre la clé sous la porte ».
Toutefois, a tenu à prévenir Renaud Muselier, la partie, si elle est bien engagée pour la France, est encore loin d’être définitivement gagnée : «la balle est désormais dans le camp du Conseil afin de faire adopter le règlement d’ici le 29 mars, date de sortie des Britanniques de l’Union».
Photo : City section of Cork port – By William Murphy, under creative commons
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