Alors qu’en mai 2019, les citoyens de l’Europe sont appelés à élire leurs nouveaux eurodéputés, l’Université de Strasbourg et Rue89 Strasbourg proposent une série de rencontres sur l’Union européenne destinées au grand public.
La mobilité des travailleurs, la coordination des systèmes de sécurité sociale offrent des perspectives à la citoyenneté européenne, à l’Europe qui se dessine non seulement à l’échelle géographique mais également au reflet des individus. Cependant, le mythe du plombier polonais, de l’arrivée massive des réfugiés syriens comme la montée des populismes dans les dernières élections des États de l’UE ont terni, par les idées reçues véhiculées les espoirs d’une Europe sociale.
Ces idées soulignent les réticences exprimées à l’encontre de l’Europe. L’image que l’on se représente de l’Europe est d’autant plus évanescente qu’elle peut nous sembler éloignée de la réalité quotidienne des individus alors que les mesures mises en place en matière de détachement transfrontalier, de protection des droits des représentants du personnel, de non-discrimination et d’égalité professionnelle ne sont effectives que parce qu’elles émanent de l’Union européenne.
L’harmonie des systèmes est alors recherchée en vue de concilier les différences nationales et les intérêts économiques et sociaux sans toutefois pouvoir y parvenir à l’aune des politiques économiques qui mobilisent l’agenda européen. Dès lors peut-on parler d’un modèle social européen ? L’entrée dans l’UE des États de l’Est entraîne-t-elle par les avantages comparatifs dont ils disposent une baisse de la valeur (coût) du travail dont peuvent profiter les États de l’Ouest ?
L’approche néolibérale des acteurs économiques réduit-elle l’espace d’une Europe sociale émergeante ou conforte-elle au contraire ses fondations ? Autrement dit l’Europe économique se construit-elle contre ou avec l’Europe sociale ?
Intervenant :
Hélène Michel, professeure de sociologie politique, spécialiste des actions publiques et de la gouvernance européennes, Université de Strasbourg
Fabienne Muller, maître de conférences HDR en droit social de l’Union européenne et en droit de la protection sociale, Faculté de droit de Strasbourg et Institut du travail
Sylvain Schirmann, professeur d’Histoire des relations internationales contemporaines et de l’intégration européenne, Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg
Exemples d’idées reçues :
Les travailleurs des pays de l’Est vont faire baisser les revenus des français
Toutes les décisions (notamment en matière de politique budgétaire) sont prises à Bruxelles, et gomment les différences entre les États
Le modèle social français est à bout de souffle, en comparaison avec les modèle allemand et scandinave…
NB: Cette conférence-débat s’inscrit dans le cadre de l’initiative intitulée « L’Université en campagne… contre les idées reçues ! ». Ce projet a reçu le soutien de l’Université de Strasbourg en obtenant le label « initiative d’excellence Université & Cité » qui vise notamment à diffuser la culture scientifique au plus grand nombre.
Photo: Service audiovisuel Parlement européen