Né à Florence le 30 mai 1956, et eurodéputé depuis 2009, l’Italien S&D David Sassoli a été élu aujourd’hui par 345 voix sur 667 votes exprimés au second tour de scrutin. Successeur de son compatriote PPE Antonio Tajani au perchoir de l’assemblée, son élection tient cependant bien davantage d’une réaction du Parlement face au rejet par les Etats membres des Spitzenkanditade au poste de Président de la Commission européenne. Au l’issue de leurs négociations de mardi, ceux-ci avaient en effet proposé à ce poste le président bulgare du Parti socialiste européen Sergueï Stanichev. Une proposition jugée irrecevable par les parlementaires, le Conseil n’ayant pas à s’immiscer dans une élection parlementaire, et contrecarré par une alliance entre libéraux, chrétiens démocrates et socialistes et démocrates autour de Sassoli, les deux premiers groupes faisant le choix de ne pas engager de candidat contre lui, afin de s’assurer de son élection. Seuls les Verts, à l’origine de la première charge contre le Conseil avaient – pour le camp europhile – présenté une candidate – Ska Keller – dont le score dépassa néanmoins le simple cadre de ses troupes – 74 élus Verts/ALE – avec un recueil de 133 et 119 voix aux premiers et seconds tours. Autres candidats concourant pour le poste, Sira Rego (GUE/NGL, ES) et Jan Zahradil (ECR, CZ) qui ont obtenu respectivement 43 et 160 voix au second tour. Intervenant à l’issue de son élection, David Sassoli appelait au «courage de relancer le processus d’intégration, de changer notre Union afin qu’elle réponde de façon plus efficace aux besoins de nos citoyens et qu’elle fournisse de véritables réponses à leurs préoccupations, à leur sentiment grandissant de désarroi». Un discours pour l’heure sans grande empreinte auquel il lui appartiendra de donner corps au cours des 32 prochains mois de son mandat.
Photo: David Sassoli, félicité par Ska Keller au prononcé de sa victoire / Photographe: Dana Le Lardi / Copyright © European Union 2019 – Source: EP