Réélu pour cinq ans hier par près des trois quarts de l’Assemblée fédérale – un collège électoral composé des 736 députés du Bundestag et du même nombre de représentants des 16 Länder allemands (députés de parlements régionaux ou personnalités de la société civile) -, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier conserve sans surprise son poste de chef de l’Etat allemand. Soutenu par les partis de l’actuelle coalition – SPD, Verts et Libéraux – et les Chrétiens-démocrates, l’ancien chef de la diplomatie allemande d’Angela Merkel jouit certes, de par son statut, bien plus d’une autorité morale au-delà des partis que d’un rôle véritablement exécutif, ses fonctions se limitant principalement à la désignation du Chancelier et de la Chancelière, en accord avec le Parlement, à la dissolution du Bundestag si les députés ne parviennent pas à élire un chancelier ou si le Chancelier en exercice perd un vote de confiance, ainsi qu’à à la signature des traités internationaux ou à la représentation de son pays à l’étranger. Dans ce dernier cas, sa sortie d’hier sur le conflit russo-ukrainien, n’a d’ailleurs pas manqué d’être remarquée. Alors que le positionnement du Chancelier en place Olaf Scholz continue d’être particulièrement discret, voire flou, sur cette question, Frank-Walter Steinmeier n’a pas manqué de profiter de sa réélection pour rappeler que «nous sommes au beau milieu d’un risque de conflit militaire, de guerre en Europe orientale et (que) c’est la Russie qui en porte la responsabilité». De quoi, peut-être, pousser l’actuel gouvernement à se positionner clairement tant auprès de Kiev – et de ses alliés européens et américains – que de Moscou.