«Des réponses que nous apporteront à la guerre en Ukraine dans les prochains mois dépendra notre futur commun» a rappelé Roberta Metsola, à l’occasion de la réunion spéciale du Conseil européen, hier. Certes, «ce que nous avons jusque-là accompli est déjà sans précédent» et «l’opinion publique est avec nous. Les citoyens européens ont ouvert leurs maisons et leurs cœurs à 6 millions d’Ukrainiens. Ils ont largement accepté le fait que la guerre avait un prix à payer et ont demandé une réponse forte». Mais la présidente du Parlement n’en est pas moins restée prudente quant à l’avenir, craignant qu’un «effet CNN» (qui une fois passé, cesse de mobiliser les citoyens), couplé à la désinformation russe et à une hausse des prix ne nous mette tous sous pression». L’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, «apportera de l’espoir et des perspectives» à Kyiv qui à défaut d’un soutien de l’UE «se verrait contrainte de se choisir un autre destin». Commentant l’embargo sur le pétrole, Roberta Mentsola prévenait en amont de l’accord obtenu à l’unanimité sur l’arrêt des livraisons maritimes, «nous ne pouvons nous permettre qu’il n’y ait pas d’accord entre nous» face à une Russie qui «ne respecte pas la faiblesse». «Notre but doit rester de nous séparer de l’énergie russe» et, à moyen terme, la réalisation des objectifs du Green Deal européen, sera la «la meilleure façon de nous sevrer des dépendances toxiques de partenaires peu fiables».
Egalement pointée du doigt: la Biélorussie, «Loukachenko et Poutine (étant) les deux faces de la même médaille». «Les sanctions contre la Russie doivent aller de pair avec les sanctions contre la Biélorussie», a insisté la Présidente du Parlement, rappelant que «ceux qui ont tout sacrifié pour une Biélorussie démocratique et qui comptent sur notre soutien nous attendent encore».
Autres sources de préoccupation pour Roberta Mentsola, les questions liées à la sécurité alimentaire – «si l’Ukraine n’est pas autorisée à labourer ses champs, nous assisterons à une pénurie mondiale de denrées alimentaires sur plusieurs années» -, la nécessité, pour les Européens de réinvestir au plus vite dans leur outil de défense militaire, en complément de l’Otan, ainsi qu’en dépit des multiples investissements demandés par la crise du Covid et de la guerre en Ukraine, de veiller à ce qu’un «endettement excessif ne limite le potentiel des générations à venir».