Les portraits de Ditte Haarløv Johnsen ouvrent une fenêtre vers l’autre. En photographiant les gens qu’elle rencontre, elle souligne les différences qui constituent l’identité, mais aussi l’humanité qui nous relie tous. De nationalité danoise, elle a grandi au Mozambique. Sa série Maputo Diary porte un regard tendre et sans jugement sur des individus aux prises avec un quotidien parfois difficile. La communauté gay et transsexuelle en particulier est documentée avec sensibilité : on y aperçoit des êtres sans fard, saisis dans une vérité que seul un lien de confiance peut faire naître. Dans ce pays où les droits des femmes sont mis à mal, et où l’homosexualité est encore dénigrée (la dépénalisation de l’homosexualité au Mozambique a lieu en 2015), elle révèle le combat de l’affirmation de soi face à l’adversité des contingences morales, politiques et économiques. C’est avec cette sensibilité qu’elle ira à la rencontre des habitants du quartier du Neuhof à Strasbourg, le temps d’une résidence. Dans cette zone densément peuplée par plus de quarante nationalités, géographiquement si proche du centre ville et rendue pourtant si lointaine par des barrières invisibles, elle parcourra les zones habitées par les différentes communautés pour tenter d’en saisir le quotidien, dans la vie publique et dans l’intimité de la vie domestique.
Ditte Haarløv Johnsen est née en 1977 à Copenhague, Danemark. Elle vit et travaille à Copenhague.
Elle a commencé à étudier la photographie d’abord à Maputo (Mozambique) en 1998, puis à la Ryerson University à Toronto. Elle est également diplômée en communication à l’Université de Roskilde (Danemark). De 2003 à 2007, elle étudie la réalisation de films documentaires à la National Film School du Danemark. Ses photographies ont été largement exposées, notamment à la Photographers Gallery de Maputo et au Musée d’Art Moderne de Helsinki (Finlande). Ses films documentaires, One Day (2007), Homeless (2010) et Days of Hope (2013) ont été récompensés par par plusieurs prix internationaux. La Chambre lui consacre sa première exposition monographique en France.